14% - Ces rencontres qui changent nos trajectoires. đ§”
Tout part d'un mec dans une combinaison de surf.
Salut et bienvenue dans le 14Ăšme pourcent. đ
Cette derniĂšre Ă©dition a mis un peu plus de temps Ă sortir que les autres. Pour cause : mon quotidien danse sa meilleure salsa.
AprĂšs un passage de 6 mois en Asie, puis de 2 mois de van en Nouvelle-ZĂ©lande, jâai senti (encore) en besoin de changement dâair et de style de vie.
Une fois nâest pas coutume, jâai bouclĂ© mon sac Ă dos et jâai repris la route. Me voilĂ cette fois-ci sur lâĂźle de la RĂ©union oĂč je resterai quelques mois.
Je vois mon voyage comme un buffet à volonté. Comme une maniÚre de tester différentes façons de vivre pour faire, un jour, un choix plus définitif.
Bon, je tâavoue que lĂ , je suis passĂ© du tout au tout :
Dâune vie lente, rudimentaire et isolĂ©e - dans un van,
Je baigne aujourdâhui dans les rencontres, les week-ends chargĂ©s et les sollicitations permanentes - dans une colocation avec 7 personnes.
Les rencontres, elle Ă©tait lĂ la piĂšce manquante de mon voyage !
Jâai croisĂ© la route de beaucoup de monde ces derniers mois mais nos Ă©changes restaient Ă©phĂ©mĂšres. Alors je suis venu Ă la RĂ©union pour reprendre le temps de dĂ©couvrir en profondeur de nouvelles personnes.
Pourtant, il paraßt que je perds mon temps, que les vraies amitiés se construisent avant nos 20 ans. Passé cet ùge, les rencontres ne valent plus le coup, elles ne sont plus que de surfaces.
Et comme jâaime dĂ©battre dâĂ peu prĂšs tout, ce 14Ăšme pourcent aura pour thĂšme la puissance des rencontres. Parce que je crois que ce sont elles qui marquent les grands moments de nos vies.
Menu de ce pourcent :
đŻ Dâune vie de van Ă une vie de colocâ.
đš Les 27 maniĂšres de vivre.
𧔠Changer de trajectoire.
Dâune vie de van Ă une vie de coloc đŻ
En 9 mois de voyage, jâai rarement Ă©tĂ© dans la mĂȘme ville plus dâune semaine dâaffilĂ©e. Logiquement, les amitiĂ©s que jâai tissĂ©es ont elles aussi Ă©tĂ© franchement courtes.
AprĂšs la nature sauvage de la Nouvelle-ZĂ©lande et mon isolement quasi total, jâai voulu mâancrer plus longtemps quelque part pour nouer des relations plus profondes.
Quoi de plus direct que la vie en colocation pour y arriver ?
En fouinant sur des groupes Facebook jâai trouvĂ© la pĂ©pite qui allait devenir mon âchez moiâ pour les 3 prochains mois : une maison perchĂ©e dans les hauteurs de lâĂźle, partagĂ©e avec 5 parfaits inconnus, aux mĂ©tiers, passions et expĂ©riences de vies complĂštement diffĂ©rents.
Vivre en colocation câest quelque chose de particulier, ce nâest pas un simple groupe dâamis avec qui on partage quelques moments par-ci par-lĂ .
La colocation câest vivre ensemble, câest partager un petit dejâ la tĂȘte dans le c*l le matin. Câest se raconter nos vies autour dâune verveine. Câest avoir profondĂ©ment envie de connaĂźtre lâautre.
On ne peut pas se permettre dâavoir une relation cordiale ou de surface quand on vit sous le mĂȘme toit.
Pour avoir dĂ©jĂ vĂ©cu dans une demi-douzaine de colocations avant celle-ci, je continuerai toujours dâaffirmer que câest la meilleure maniĂšre de tisser des liens forts avec les autres.
Je crois dâailleurs quâune relation nâest pas plus forte par sa durĂ©e mais par la somme des expĂ©riences partagĂ©es quâelle cumule.
Jâai parfois racontĂ© plus de choses intimes Ă des colocâ que je connaissais depuis 2 mois quâĂ certains amis dâenfances.
Quand je parle avec les gens, je me rends compte que tout le monde a un noyau dur de potes qui date des bancs de lâĂ©cole (maternelle â universitĂ©).
Et quand on y rĂ©flĂ©chit câest assez logique. Il est beaucoup plus simple de crĂ©er des liens forts quand on passe toutes nos journĂ©es avec les mĂȘmes personnes. MathĂ©matiquement, ça multiplie les chances de vivres des trucs qui marquent.
Le souci câest que lorsquâon devient adulte, tout change.
On commence à avoir nos vies, nos occupations, nos routines. Les opportunités de faire de belles rencontres deviennent alors bien plus rares.
Pour autant je ne crois pas que ce soit impossible.
Je suis mĂȘme convaincu que plus on rencontre les gens tardivement dans nos vies, plus on a de choses Ă se partager, plus les moments dâĂ©changes sont intenses.
Les 27 maniĂšres de vivre đš
Comme je te disais, on est 7 dans cette grande maison. Ăa fait 7 maniĂšres de vivres et potentiellement 7 visions du monde diffĂ©rentes qui se recoupent Ă ce moment prĂ©cis.
Câest de ce brassage de points de vue quâest nĂ©e lâĂ©dition de cette newsletter.
Dâailleurs, cette coloc tombe assez bien : jâai rĂ©cemment terminĂ© un bouquin de Derek Sivers qui sâappelle âHow to liveâ. Câest un livre court mais intense qui prĂ©sente 27 maniĂšres de vivre sa vie et de la ârĂ©ussirâ.
Parmi elles on a par exemple :
Ătre le plus riche possible
Ne jamais rien anticiper
Miser sur la chance
Ătre une machine sociale
Vivre par et pour lâart.
Etc.
à chaque chapitre, il défend une de ces 27 visions et à chaque fois, le bougre arrive à nous convaincre que cette vision est meilleure que les autres.
La conclusion câest quâĂ lâarrivĂ©e, la meilleure maniĂšre de vivre reste de piocher parmi ce quâil se fait de mieux pour trouver son propre Ă©quilibre.
Câest ce que je trouve magnifique avec les rencontres tardives : elles nous confrontent Ă des personnes qui ne nous ressemblent pas toujours et nous permettent dâĂ©largir notre vision Ă dâautres maniĂšres de vivre. Ă nous de piocher et de trouver notre Ă©quilibre.
Dans ces rencontres tardives, chacun a taillĂ© sa propre route, a vĂ©cu ses propres expĂ©riences et donc chacun est en capacitĂ© dâapporter quelque chose dâunique aux autres.
Plus il y a de diffĂ©rence, plus les discussions peuvent crĂ©er le dĂ©clic chez nous. Et plus il y a de chances quâelles modifient la suite de notre vie.
Changer de trajectoire đ§”
En perdant mon temps dans les abysses dâInstagram, je suis tombĂ© sur une vidĂ©o qui mâa marquĂ©e. Elle parlait de comment devenir millionnaire.
Jusque-lĂ : classique shit.
La solution miracle Ă©tait toute aussi classique - sâentourer exclusivement de millionnairesâŠ
Comprendre : âpour devenir meilleur, supprimez les personnes qui nâont pas les mĂȘmes aspirations que vous et crĂ©ez un cercle homogĂšneâ.
Arf, jây crois moyen quand mĂȘme.
Quand jâai commencĂ© Ă rencontrer dâautres crĂ©ateurs de contenus, câest vrai que ça mâa permis de progresser rapidement dans ma discipline. Jâai appris beaucoup de trucs que personne dâautre nâaurait pu mâapprendre.
Mais ce ne sont pas ces groupes homogĂšnes qui ont crĂ©Ă© mes plus grands dĂ©clics. Ce sont toutes ces personnes dont je nâaurais jamais dĂ» croiser la route.
Câest quand on va chercher Ă rencontrer des personnes qui, sur le papier, ne nous ressemblent pas quâon apprend le plus.
Quand je discute avec ma coloc infirmiĂšre et que jâessaye de lui expliquer lâimportance de crĂ©er une communautĂ© sur internet, câest vraiment lĂ que je prends mes meilleures claques.
Les conversations sont magiques. đ
Face Ă quelquâun qui se lĂšve tous les matins pour sauver des vies, ça mâaide Ă remettre en perspective mon propre impact sur ce monde.
En fait, je crois que discuter avec une personne qui est constamment dâaccord avec nous ne mĂšne presque nulle part. On ne fait que se confirmer mutuellement.
Les vĂ©ritables Ă©changes apparaissent quand deux visions sâentrechoquent.
Câest lĂ , sur une discussion informelle, entre la machine Ă laver et le grille-pain, que les prises de conscience se font et que les trajectoires peuvent prendre une autre toute autre direction.
Pour lâanecdote, mon style de vie nomade vient dâun dĂ©clic que jâai eu lors dâune de ces fameuses rencontres improbables. CâĂ©tait il y a 4 ans, dans une auberge de jeunesse Ă Lacanau. Bouge pas, je te raconte.
JâĂ©tais parti en vacances sur la cĂŽte Atlantique avec des amis et lâidĂ©e câĂ©tait de mâessayer au surf. Ă lâĂ©poque je venais de terminer mes Ă©tudes et comme beaucoup jâĂ©tais perdu. Jâattendais de ces vacances un signe pour mâĂ©clairer sur ce que je voulais faire plus tard.
AprĂšs une session de surf laborieuse, quelques tasses dâeau salĂ©e et un paquet de sable dans la combi, je rentre Ă lâauberge. Avant dâentrer dans le dortoir, je tombe nez Ă nez avec un mec en combinaison de surf, dans la salle commune, derriĂšre son PC. Trop curieux pour me taire, je lui demande alors sâil bosse ou sâil fait semblant.
(Je ne suis pas terrible pour accoster les gens).
Il me raconte quâil est Freelance dans le marketing et quâil a choisi cette vie pour ĂȘtre libre de son emploi du temps. Il ajoute quâil sâest mis Ă son compte parce que ça lui permettait surtout dâaller surfer quand les vagues Ă©taient bonnes, et de revenir travailler sur son entreprise quand elles Ă©taient mauvaises.
Jâai trouvĂ© ça complĂštement fou, mais ça mâa captivĂ©.
En une conversation de 30 minutes, sans le savoir, il avait fait dĂ©vier la trajectoire de la suite de ma vie et mâa ouvert Ă une nouvelle vision du monde professionnel. Je nâavais jamais entendu un discours pareil.
4 ans plus tard, les Ă©chos de cette conversation encore en tĂȘte, je mâenvolais pour construire Ă mon tour ma propre vie de rĂȘve.
Il y a des rencontres qui ont ce pouvoir de changer le cours dâune vie.
Merci dâavoir lu cette Ă©dition
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Ă bientĂŽt pour le prochain pourcent, đ
Mathis
Merci pour cette claque Mathis ! J'étais fermé à la colocation jusqu'à avoir lu ton email, mais je reconsidÚre mon avis quelques jours aprÚs avoir lu cette édition. J'en profite pour te remercier aussi pour le pourcent sur les phases de chaos : j'essaie d'en implémenter un peu plus dans ma vie. Bref, lire tes textes chamboule agréablement mes avis !
Je te rejoins sur la force des rencontres tardives. Je fais partie des (rares) personnes qui n'ont pas de noyau dur issus de l'école : j'ai été dans deux écoles primaires différentes, n'ait pas gardé de contacts avec mes copains du collÚge et perdu la trace de la plupart de mes amis du lycée. Les amitiés que je garde de mes années d'études sont pour leur part éparpillés aux quatres coins du monde, avec assez peu de contacts.
En revanche, j'ai rencontrĂ© ma bande d'amis actuels il y a trois ans (j'avais alors tout juste 30 ans), par le biais du boulot. Jamais je n'ai eu une connexion aussi forte qu'avec ces gens-lĂ , que je considĂšre comme ma deuxiĂšme famille. Sans doute car nous sommes tous arrivĂ©s lĂ avec nos histoires de vie, nos casseroles et nos experiences Ă partager. Et que chacun d'entre nous savait plutĂŽt bien ce qu'il Ă©tait prĂȘt Ă investir dans ce groupe, et de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, dans ses relations.