Salut et bienvenue dans le 9ème pourcent. 🖖
Croulant sous la demande assommante des abonnés (non), j’ai décidé d’augmenter le rythme de cette newsletter pour passer d’une à deux édition tous les mois. Au cas où ça chamboulerait ton emploi du temps, je préfère te prévenir.
Je t’écris depuis Krabi en Thaïlande. Entre la dernière édition et celle-ci, je n’ai pas bougé d’un pouce. En 5 mois de voyage, j’ai changé 25 fois de logements : parfois pour rester seulement une nuit, parfois pour séjourner 3 semaines.
Alors même si mon grade de client premium Airbnb me flatte, tu comprendras mon besoin de ralentir un peu pour me poser plus longtemps. Pour ce 9ème pourcent, on va parler de “lenteur”.
Attrape un café bien chaud et pose-toi 5 minutes avec moi. ☕
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🐢 Croissance lente
🔭 Voir loin
✌️ Accepter la lenteur
La croissance lente
Quand je suis parti pour ce voyage, je voulais prendre le temps de m’ancrer dans tous les lieux que je visitais pour me sentir chez moi, partout. L’idée de base était de poser les sacs à dos dans une destination puis d’y rester plusieurs mois.
La punchline de départ c’était “partir pour vivre plutôt que voyager”. J’en parlais même dans la première édition de cette newsletter.
Bon, tout ne s’est pas passé comme prévu et le premier truc que je n’avais pas anticipé, c’était le FOMO (Fear Of Missing Out) - ou la peur de passer à côté de quelque chose.
Quand on découvre pour la première fois un continent, c’est difficile de résister à l’envie de tout visiter. Se poser à un endroit pour y rester n’a plus le même sens quand on est sur place. Alors j’ai succombé à la bougeotte et j’ai vu du pays.
Ça a été la meilleure décision.
Parce que le repos n’est réel que quand on a vraiment couru. J’ai eu ce que j’étais venu chercher et aujourd’hui je ressens le besoin de ralentir sans pour autant arrêter d’avancer.
C’est ce que j’appelle la croissance lente.
Côté voyage, ça signifie me poser plus longtemps dans les destinations. Passer davantage de temps à profiter plutôt qu’à jongler entre les Airbnb. Le van pour la Nouvelle-Zélande est booké et je n’ai plus rien à penser pendant au moins 2 mois.
Côté pro, je me suis posé pour la première fois depuis longtemps sur la stratégie de mon activité et j’ai couché sur papier 4 choses :
Pour l’année 2022 :
→ Ce dont j’ai été le plus fier
→ Ce dont j’aurais pu me passerPour les prochaines années :
→ Ce que je veux conserver et renforcer
→ Ce que je veux ajouter
En levant la tête après avoir gratté ce pseudo-bilan sur un coin de table, j’ai réalisé que le mois où j’avais fait le plus de chiffre d’affaires avait aussi été celui dont je me serai bien passé. Mon stress avait atteint des sommets.
Aujourd’hui je sais que doubler le montant de mon compte en banque ne m’intéresse pas si je ne suis pas serein et calme dans mon quotidien. J’ai mis de l’ordre dans ce que je voulais accomplir pour que l’ensemble de mon entreprise repose sur la croissance lente.
Voir loin.
Il y a deux choses que je ne comprendrais jamais sur cette planète :
Les gens qui passent leurs appels en haut-parleur dans les cafés.
Les tableaux qui comptent le nombre de semaines qu’il te reste à vivre.
Le but étant de cocher chaque semaine qui passe, il paraît que ça permet aux gens de prendre conscience que leur vie est comptée. Je me suis posé, j’ai cherché, j’ai réfléchi … mais je n’ai toujours pas trouvé plus angoissant que ce tableau. 😇
Quand on prend conscience qu’une vie peut basculer en 1h, qu’on peut remplacer une habitude en 1 mois, qu’on peut devenir expert sur un domaine en 1 an - je crois qu’on a le droit de relativiser un peu. Du temps, on en a.
Ce n’est pas le temps qui file à toute vitesse, ce sont les évolutions qui vont plus vite qu’avant.
Il est fort probable que la plupart des métiers d’aujourd’hui soient fortement modifiés dans les années à venir, voir supprimés pour certains.
Par exemple : hier j’écrivais des e-mails et des pages de ventes, aujourd’hui j’écris les posts LinkedIn et les newsletters de mes clients. Demain ce sera peut-être des livres ou des magazines - ou bien mon métier actuel n’existera peut-être plus.
En réalité, peu importe.
Je crois que la parade pour tenir sur la durée est de se concentrer sur des compétences qui traversent le temps. La vente, la prise de parole en public, l’écriture, le code etc.
J’ai personnellement choisi l’écriture.
Et plus je passerai de temps à peaufiner cette compétence, moins je serai pressé par le temps, les intelligences artificielles ou toute autre évolution soudaine du marché.
Plus je pourrai ralentir pour avancer à mon rythme.
Mais voilà, le tout ce n’est pas de comprendre ce besoin de lever le pied - c’est surtout de l’accepter. Et c’est justement là que ça se corse.
Accepter la lenteur
*craquage de doigts*
On va aborder cette partie d’un point de vue entrepreneurial. D’une part parce que c’est ce que je connais le mieux, mais aussi parce que les exemples que je vais donner peuvent se retrouver dans n’importe quel autre cadre pro.
J’ai noté 3 grands obstacles qui nous empêchent de lever le pied.
1. L’absence de cadre sain
Quand j’annonce autour de moi que je suis à mon compte, les gens pensent : pas d’horaires fixes, pas de boss, fin de journée à 15h, week-end de 3 jours.
Quand on regarde la réalité : to-do list quasi infinie, pas d’horaires fixes donc boulot jusque très (trop) tard le soir, oublie de poser ses propres vacances, week-end d’une demi-journée et j’en passe.
Le fléau de la liberté, c’est le manque de cadre.
Pour ralentir, j’ai tenté quelques trucs qui peuvent t’aider :
→ Lâcher prise : quand rien n’avance, je préfère fermer l’ordinateur et aller faire un tour. Le cerveau travail mieux quand on le laisse tranquille que quand on lui tape sur les tempes pour le faire avancer.
→ Devenir son propre boss (le sympa) : Personne ne viendra te sortir de là où tu t’es fourré. Devenir son propre boss c’est savoir se dire stop quand c’est trop et se mettre un coup de pied au c*l quand ce n’est pas assez. C’est se féliciter aussi, beaucoup.
2. Regarder dans le champ du voisin
La peur principale quand on veut ralentir c’est de se concentrer sur tout ce qui va plus vite que nous. Les opportunités manquées, la concurrence qui prend de l’avance et le FOMO qui enfile sa meilleure robe de soirée.
Pour ralentir :
→ Sortir les œillères : Il n’y a pas plus grande perte de temps que de se comparer aux autres. Histoire, objectifs, réseau, point de départ - tout est différent et incomparable. À moins de trouver sa copie conforme (et encore), la meilleure option reste de se concentrer sur sa propre route.
→ Fixer ses propres metrics : Le chiffre d’affaires n’est plus le seul paramètre qui mesure la réussite. Attention, ça reste important mais il en existe beaucoup d’autres : plaisir quotidien, profondeur des relations professionnelles, temps passé en famille, impact sur le monde etc. Choice is yours.
3. Les habitudes profondes de la fast life
Enfin, le plus dur pour la fin : nager à contre-courant. Dans notre société, la lenteur n’est pas une valeur qui a la cote : ce n’est pas normal de mettre trop de temps à gravir les échelons dans son entreprise, pas normal de ne pas vivre de son activité après un an d’exercice, pas normal de ne pas vouloir faire plus, tout le temps.
Pour ralentir :
→ Changer de cercle : Et s’entourer de gens qui te comprennent et vivent les mêmes choses que toi. En 2022 j’ai rencontré des entrepreneurs extraordinaires qui partagent ma façon d’avancer et ça a tout changé.
→ Faire le tri dans sa consommation de contenu : Tes idées se nourrissent de ce que tu lis, visionnes et entends tous les jours. Sélectionner avec soin les contenus que l’on consomme c’est choisir de se couper des nocifs pour ne garder que ceux qui nous parlent. Et le choix ne manque pas.
D’ailleurs, si tu veux ralentir encore un peu plus, je ne peux que te conseiller d’aller jeter un œil à la newsletter de Manon - Slow Living. Je crois que tout est dit dans le titre, son contenu devrait te plaire. 😉
C’est déjà la fin, mais avant de partir tu peux :
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À bientôt 👋
Mathis
Merci pour cette édition et pour la reco 😍💌