Salut et bienvenue dans le 16ème pourcent. 🖖
Dimanche, 17h30, la flemme d’attaquer une nouvelle semaine devient concrète. Tout le monde semble léger à ce repas de famille et moi je pense à la semaine qui m’attend depuis ce midi. Personne ne travaille ici ou quoi ?
La flemme a été au cœur de mes sujets dans mes premiers emplois il y a quelques années, bien avant que toute cette aventure ne commence. Loin de simplement trainer les pieds comme en études, là, c’était tout mon corps qui avançait à reculons jusqu’à ma voiture. Jusqu’aux bouchons. Jusqu’à mon travail. Jusqu’à mon ennui.
Le pire, j’ai toujours cru que ça faisait partie de la vie d’adulte. Que c’était normal de ne pas avoir envie d’aller bosser.
Je ne dis pas, j’ai encore la flemme pour pas mal de choses, mais qui ne ressent jamais ça ? Aujourd’hui heureusement, tout est différent.
Ça fait longtemps que je veux aborder le sujet de la flemme mais je ne trouvais ni l’angle, ni la structure, ni la motivation - belle ironie.
L’avantage, c’est que ça m’a donné le temps d’étudier le sujet, de comprendre comment un manque d’envie pouvait en réalité être une excellente nouvelle. Mieux encore, une force.
Si tu as la flemme de lire cette 16ème édition, j’ai réalisé pour l’occasion et pour la première fois un format entièrement audio. Pour l’écouter, c’est juste ici :
Plus d’excuse donc, tu peux suivre la suite de cette édition affalé dans ton canapé. Mais en même temps tu as le droit, on est dimanche.
Au menu de ce Pourcent :
🥱 Pourquoi je me lève déjà ?
🥝 Comme un moteur.
⚡ Comme un déclic.
Pourquoi je me lève déjà ? 🥱
Tout le monde a la flemme, même les passionnés, même ceux qui bossent dur, et même ceux qui n’ont pas grand-chose à faire (si si). C’est un sentiment qu’on ressent tous, à intensité et fréquence différente évidemment.
Maintenant, il faut différencier la bonne de la mauvaise flemme.
La mauvaise, c’est celle qui nous fait sombrer encore un peu plus dans l’ennui.
C’est celle qui puise notre énergie plutôt qu’elle ne nous ressource. La plupart du temps elle débarque quand on est forcé de faire quelque chose qui nous emmerde (pardon l’expression) au plus profond de notre être. Elle est répétée, longue, épuisante. Et quand on prend le risque de la faire durer trop longtemps, elle se transforme en fatigue presque maladive.
La bonne, c’est celle qui nous promet quelque chose sur le long terme.
Du positif tant qu’à faire. En général, celle-ci, on la surmonte parce qu’on sait qu’elle fait partie du process. Et quand on la dépasse, on a le sentiment d’avoir franchi une nouvelle étape, on se félicite et on se construit un peu plus. Quand je vais courir, il faut me trainer dehors par la peau du cul, mais une fois lancé je sais pourquoi je suis là. À l’arrivée, je suis fier d’avoir surpassé ma flemme et à terme, elle devient presque un signal positif.
Ce qui fait passer de l’une à l’autre, c’est le sens.
Mettre du sens dans ce qu’on fait justifie nos efforts d’aujourd’hui et donne assez de force pour surmonter sa flemme. Se lever à 7h du matin pour un boulot qui nous ennuie est beaucoup plus difficile à tenir sur la durée que de se lever à 6h pour aller courir et s’entraîner pour un marathon.
Autre exemple, j’ai porté pendant plus d’un an le gilet bleu de Decathlon. Je faisais ce job à mi-temps en parallèle du lancement de mon entreprise, pour mettre un peu de beurre dans les épinards comme on dit. Tous les jours je montais sur mon vélo et je prenais le train pour aller vendre des chaussures de course à pied. Puis je rentrais et j’avançais sur mes missions de copywriting pour mes clients. Sans l’objectif de lancer ma propre activité et de partir voyager autour du monde, j’aurais probablement abandonné cette double vie plus tôt.
Si donner du sens à ce qu’on fait est une des clés pour combattre notre flemme, c’est qu’il y a probablement d’autres manières de l’utiliser à notre avantage.
Comme un moteur 🥝
Dans le podcast de Léna Situations, Roman Frayssinet parle de “flemme créative”. Sa phobie, comme celle de beaucoup de monde, c’est l’administratif. Il raconte que pour se convaincre d’abattre la pile de paperasse qui s’entasse sur son bureau, il utilise la flemme comme un moteur.
Plus vite je me mets à l’admin, plus vite j’en aurais fini, plus j’aurais de temps pour chiller et me reposer. C’est particulier comme façon de voir les choses, mais à moi ça me plaît bien.
Plutôt que de consommer la flemme tout de suite, sur mon canapé en regardant du coin de l’œil les factures sur la table, autant la voir comme une récompense quand j’aurais tout bouclé.
S’offrir la flemme, se permettre de la vivre pleinement, aller chercher le luxe de ne rien foutre - en voilà une récompense à la hauteur de l’effort à fournir. La bière n’a pas la même saveur après une séance de sport que lorsqu’on n’a pas transpiré une seule goutte.
Dans l’idée de “flemme créative”, il y a aussi le côté créatif. Qu’est-ce qu’il a voulu dire par là ?
Une grande part du métier de Roman Frayssinet, c’est d’écrire des sketchs. Il raconte plus tard dans l’interview que ces moments où il succombe enfin à sa flemme sont ceux où il est le plus créatif.
Ne plus rien avoir à l’esprit donne l’espace nécessaire à ses idées pour germer.
Rien foutre, mais la tête libérée de tous tracas, serait donc un genre de moteur puissant pour créer de nouvelles choses. En d’autres termes : faire le vide pour faire le plein.
Il se pourrait que la flemme ait du bon alors ?
Comme un déclic ⚡
La flemme est à la fois une compétence professionnelle sous-cotée et le pire truc à écrire sur un CV.
Traîner la patte pour aller au travail, serrer les dents quand on y est puis se plaindre en rentrant c’est tout sauf une vie. Pourtant, ça peut-être le début d’une autre.
Par habitude, on range nos émotions au fond du sac en pensant que c’est ça, finalement, la vie d’adulte.
Et moi qui croyais rêver comme un gosse toute ma vie, je m’attendais à quoi sérieusement ?
Si le constat est amer, la flemme de se lever pour vivre sa vie peut-être en réalité une excellente nouvelle : c’est le signal que vous attendiez depuis si longtemps.
Avoir ponctuellement un manque d’envie ça arrive, on le vit tous. Aller au travail à reculons depuis des mois est en revanche une autre affaire, c’est signe qu’on a besoin de changement, qu’on n’est plus au bon endroit.
En ce sens, la flemme est un déclic pour votre prochaine aventure.
Le pire serait de croire que ressentir cette émotion est normal et que vous devrez vivre avec pour le restant de vos jours. Alors si vous aviez besoin de l’entendre ou de le lire, c’est chose faite.
Toutes les cartes ne sont pas jouées, vous êtes peut-être à l’aube de la suite de votre vie.
Merci d’avoir lu cette édition
Avant de partir tu peux et si cette newsletter t’a plu tu peux :
Ajouter un ❤️ juste en dessous pour me dire si tu as apprécié.
Me retrouver sur LinkedIn et me dire ce que tu as pensé de cette édition.
Rejoindre ma newsletter dédiée à l’écriture : l’Encrier
Lire les précédents pourcents.
À bientôt pour le prochain pourcent, 👋
Mathis
Tu découvres Premier Pourcent ? Tu peux t’abonner juste ici pour ne pas manquer les prochaines éditions et lire les précédentes.
Une autre qualité de Roman Frayssinet est qu'il est très à l'écoute de ses émotions et sait très bien les véhiculer dans un langage qui touche les gens. C'est une source d'inspiration pour tous les créateurs de contenu, et pas seulement les humoristes. Je suis fan ! Merci pour le partage de cette interview que je vais aller écouter très vite !